53

La matinée était brumeuse et la forteresse de Kadesh tardait à sortir du brouillard. Sa masse imposante continuait à défier l’armée égyptienne ; protégée à la fois par l’Oronte et des collines boisées, elle semblait inexpugnable. De la hauteur où le roi et la division d’Amon avaient pris position, Ramsès voyait la division de Râ dans la plaine qui s’étendait devant la place forte, et celle de Ptah, entre la forêt de Labwi et le premier gué. Bientôt, elle le franchirait, suivie de la division de Seth.

Alors, les quatre corps d’armée lanceraient un assaut victorieux contre la forteresse.

Les soldats vérifièrent leurs armes ; dagues, lances, épées, sabres courbes, massues, haches et arcs leur brûlaient les doigts. A l’approche du combat, les chevaux devenaient nerveux. Sur l’ordre du scribe de l’intendance, on nettoya le campement et on lava à grande eau les ustensiles de cuisine. Les officiers passèrent les troupes en revue et envoyèrent chez le barbier ceux qui étaient mal rasés. Ils ne tolérèrent pas davantage les tenues négligées et infligèrent plusieurs journées de corvée aux fautifs.

Peu avant midi, sous un chaud soleil qui s’imposait enfin, Ramsès fit donner l’ordre, par signal optique, de mettre en mouvement la division de Ptah ; cette dernière s’ébranla et commença à passer le gué. Prévenue par un messager, celle de Seth s’engagerait sous peu dans la forêt de Labwi.

Soudain, le tonnerre.

Ramsès leva les yeux au ciel, mais n’y discerna aucun nuage.

Des hurlements montèrent de la plaine. Incrédule, le pharaon découvrit la véritable cause du bruit terrifiant qui emplissait le site de Kadesh.

Une marée de chars hittites venait de traverser le second gué, proche de la citadelle, et s’enfonçait dans le flanc de la division de Râ ; une autre vague, rapide et gigantesque, attaquait la division de Ptah. Derrière les chars couraient des milliers de fantassins, couvrant les monts et la vallée, telle une nuée de sauterelles.

Cette immense armée s’était dissimulée dans la forêt, à l’est et à l’ouest de la place forte, et se ruait sur les troupes égyptiennes au moment où elles étaient les plus vulnérables.

Le nombre des ennemis stupéfia Ramsès. Quand apparut Mouwattali, le pharaon comprit.

Autour de l’empereur du Hatti, debout sur son char, les princes de Syrie, du Mitanni, d’Alep, d’Ougarit, de Karkémish, d’Arzawa et les chefs de plusieurs petites principautés qu’Hattousil, sur l’ordre de l’empereur, avait convaincus de se joindre aux Hittites pour écraser l’armée égyptienne.

Une coalition… Mouwattali avait réuni, dans la plus vaste coalition qui ait jamais existé, tous les pays barbares jusqu’aux rivages de la mer, en leur distribuant d’énormes quantités d’or et d’argent.

Quarante mille hommes et trois mille cinq cents chars déferlaient sur les forces égyptiennes mal disposées et frappées de stupeur.

Des centaines de fantassins de la division de Ptah tombèrent sous les flèches ennemies, les chars furent renversés et obstruèrent le gué. Les survivants coururent vers la forêt de Labwi pour s’y réfugier, empêchant toute intervention de la division de Seth. Cette partie-là de l’armée égyptienne ne pouvait plus participer au combat, sous peine de devenir une proie facile pour les archers coalisés.

La quasi-totalité des chars de la division de Ptah était détruite, ceux de la division de Seth restaient cloués au sol. Dans la plaine, la situation devenait catastrophique. Coupée en deux, la division de Râ avait été réduite à l’impuissance, ses hommes se débandaient. Les coalisés massacraient les Égyptiens, le fer de leurs armes brisait les os et traversait les chairs, les lances s’enfonçaient dans les flancs, les poignards perforaient les ventres.

 

Les princes coalisés acclamèrent Mouwattali.

La stratégie de l’empereur se révélait d’une parfaite efficacité. Qui aurait supposé que l’arrogante armée de Ramsès fût ainsi exterminée, sans même avoir combattu ? Les survivants prenaient la fuite, tels des lièvres affolés, et ne devraient leur survie qu’à la rapidité de leur course.

Restait à frapper le coup final.

La division d’Amon et le camp du pharaon, encore intacts, ne résisteraient pas longtemps aux hordes hurlantes qui se précipitaient vers eux. La victoire de Mouwattali serait alors totale ; avec la mort de Ramsès, l’Egypte des pharaons courberait enfin la tête et deviendrait l’esclave du Hatti.

Contrairement à son père, Ramsès était tombé dans le piège de Kadesh et paierait cette erreur de sa vie.

Un guerrier échevelé bouscula deux princes et fit face à l’empereur.

— Mon père, que se passe-t-il ? demanda Ouri-Téchoup. Pourquoi n’ai-je pas été averti de l’heure de l’offensive, moi, le général en chef de notre armée ?

— Je t’ai confié un rôle précis : la défense de Kadesh avec nos bataillons de réserve.

— Mais la forteresse n’est pas en péril !

— Ce sont mes ordres, Ouri-Téchoup, et tu oublies un fait essentiel : je ne t’ai pas confié le commandement de l’armée coalisée.

— Mais qui donc…

— Qui d’autre que mon frère Hattousil pouvait remplir cette difficile fonction ? C’est lui qui a mené de longues et patientes négociations pour convaincre nos alliés d’accepter un effort de guerre exceptionnel, c’est donc à lui que revenait l’honneur de commander la coalition.

Ouri-Téchoup jeta un regard haineux à Hattousil et porta la main au pommeau de son épée.

— Regagne ton poste, mon fils, ordonna sèchement Mouwattali.

 

Les cavaliers hittites renversèrent le rempart de boucliers qui protégeait le camp de Pharaon. Les quelques soldats égyptiens qui tentèrent de résister s’effondrèrent, le corps transpercé par des lances. Un lieutenant de charrerie hurla, enjoignant les fuyards de résister ; la flèche d’un archer hittite pénétra dans sa bouche, et l’officier mourut en mordant vainement le trait qui lui ôtait la vie.

Plus de deux mille chars s’apprêtaient à foncer vers la tente royale.

— Mon maître, s’exclama l’écuyer Menna, vous qui protégez l’Egypte le jour du combat, vous qui êtes le seigneur de la vaillance, regardez ! Nous serons bientôt seuls au milieu de milliers d’ennemis ! Ne restons pas là… Fuyons !

Ramsès jeta un regard méprisant sur son écuyer.

— Puisque la lâcheté s’est emparée de ton cœur, disparais de ma vue.

— Majesté, je vous en supplie ! Ce n’est pas du courage, mais de la folie. Sauvez votre vie, le pays a besoin de vous.

— L’Egypte n’a pas besoin d’un vaincu. Je me battrai, Menna.

Ramsès se coiffa de la couronne bleue et se vêtit d’une cuirasse courte, combinant un pagne et un corselet couvert de petites plaques de métal. A ses poignets, des bracelets d’or dont les fermetures représentaient des canards en lapis-lazuli et à la queue en or.

Avec calme, comme si la journée s’annonçait tranquille, le monarque caparaçonna ses deux chevaux avec des couvertures de coton rouge, bleu et vert. La tête de « Victoire dans Thèbes », le mâle, et celle de « La déesse Mout est satisfaite », la femelle, s’ornaient d’un magnifique panache de plumes rouges, à l’extrémité bleue.

Ramsès monta sur son char en bois plaqué d’or, long de trois mètres, dont le caisson s’appuyait sur un essieu et un timon. Les pièces avaient été courbées au feu, recouvertes de feuilles d’or et assemblées par des tenons. Les parties exposées au frottement étaient garnies de cuir. L’armature du caisson, ouvert à l’arrière, était faite de planches plaquées d’or, le sol de lanières entrelacées.

Sur les flancs du char, des figures d’Asiatiques et de Nubiens agenouillés et soumis. Le rêve d’un royaume en train de se fracasser, l’ultime affirmation symbolique de la puissance de l’Egypte, de sa domination sur le Nord et le Sud.

Le char était équipé de deux carquois, l’un pour les flèches, l’autre pour les arcs et les épées. Avec ces armes dérisoires, Pharaon s’apprêtait à combattre une armée entière.

Ramsès noua les rênes autour de sa taille, afin d’avoir les mains libres ; les deux chevaux étaient intelligents et courageux, ils fonceraient droit dans la mêlée. Un feulement grave réconforta le roi ; son lion, Massacreur, lui demeurait fidèle et se battrait avec lui jusqu’à la mort.

Un lion et un couple de chevaux : tels étaient les trois derniers alliés du roi d’Egypte. Les chars et les fantassins de la division d’Amon se dispersaient devant l’ennemi.

« Si tu commets une faute, avait dit Séthi, n’accuse personne d’autre que toi-même et rectifie ton erreur. Bats-toi comme un taureau, un lion et un faucon, sois fulgurant comme l’orage. Sinon, tu seras vaincu. »

Dans un bruit assourdissant, soulevant un nuage de poussière, les chars des coalisés montèrent à l’assaut de l’éminence sur laquelle trônait le pharaon d’Egypte, debout sur son char.

Un profond sentiment d’injustice avait envahi Ramsès. Pourquoi le destin lui devenait-il défavorable, pourquoi l’Egypte devait-elle périr sous les coups des barbares ?

Dans la plaine, il ne restait plus rien de la division de Râ, dont les rescapés avaient fui vers le sud. Les forces rescapées de la division de Ptah et celle de Seth étaient bloquées sur la rive est de l’Oronte. Quant à la division d’Amon, qui comptait pourtant dans ses rangs l’élite de la charrerie, elle s’était comportée avec une lâcheté écœurante. Dès la première charge des coalisés, elle s’était effondrée. Il ne restait plus aucun officier supérieur, aucun porteur de bouclier, aucun archer prêt à combattre. Quel que fût leur grade, les soldats n’avaient songé qu’à sauver leur vie en oubliant l’Egypte. Menna, l’écuyer du roi, était à genoux, la tête dans les mains, pour ne pas voir l’ennemi fondre sur lui.

Cinq années de règne, cinq années pendant lesquelles Ramsès avait tenté d’être fidèle à l’esprit de Séthi et de poursuivre l’édification d’un pays riche et heureux, cinq années qui s’achevaient par un désastre, prélude à l’invasion des Deux Terres et à l’asservissement de sa population. Néfertari et Touya n’offriraient qu’une brève résistance à la nuée de prédateurs qui s’engouffrerait dans le Delta, puis dévasterait la vallée du Nil.

Comme s’ils percevaient les pensées de leur maître, les chevaux pleurèrent.

Alors, Ramsès se révolta.

Levant les yeux vers le soleil, il s’adressa à Amon, le dieu caché dans la lumière, dont nul être ne connaîtrait jamais la véritable forme.

— Je t’appelle, mon père Amon ! Un père peut-il oublier son fils, seul, au milieu d’une foule d’adversaires ? Qu’arrive-t-il pour que tu te comportes ainsi, t’ai-je désobéi une seule fois ? Tous les pays étrangers se sont ligués contre moi ; mes soldats, pourtant nombreux, ont pris la fuite, et me voici seul, sans aide. Mais qui sont ces barbares, sinon des êtres cruels qui ne pratiquent pas la Règle de Maât ? Pour toi, mon père, j’ai bâti des temples, vers toi j’ai fait monter chaque jour des offrandes. Tu as goûté les essences des fleurs les plus subtiles, j’ai érigé pour toi de grands pylônes, j’ai dressé les mâts à oriflamme pour annoncer ta présence dans les sanctuaires, j’ai fait extraire des carrières d’Éléphantine des obélisques qui furent dressés à ta gloire. Je t’appelle, mon père Amon, parce que je suis seul, absolument seul. J’ai agi pour toi avec un cœur aimant ; en ce moment de détresse, agis pour celui qui agit. Amon vaudra mieux pour moi que des millions de soldats et des centaines de milliers de chars. La vaillance d’une multitude est dérisoire, Amon est plus efficace qu’une armée.

La palissade qui protégeait l’accès au centre du camp céda, laissant la voie libre à la charge des chars. Dans moins d’une minute, Ramsès aurait cessé de vivre.

— Mon père, clama Pharaon, pourquoi m’as-tu abandonné ?

La bataille de Kadesh
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